Les migrants de Melilla condamnés à 8 mois de prison au Maroc
MIGRATION
Le Maroc a condamné jeudi 14 migrants à huit mois de prison après leur arrestation la veille d’une traversée en masse meurtrière vers l’enclave espagnole de Melilla en juin.
Publié: 5 août 2022 10:23 CEST
Un garde des forces de sécurité marocaines patrouille le long de la barrière frontalière séparant le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla en Afrique du Nord, le 26 juin 2022. Photo : FADEL SENNA/ AFP
Quatorze migrants ont été condamnés à huit mois de prison au Maroc suite à leur arrestation la veille d’une traversée en masse meurtrière vers l’enclave espagnole de Melilla en juin, a déclaré leur avocat.
“C’est un jugement très sévère”, a déclaré à l’AFP l’avocat Mbarek Bouirig. Il a dit qu’il prévoyait de faire appel.
Les accusés, pour la plupart originaires du Soudan appauvri, ont été arrêtés le 23 juin lors d’une opération marocaine près de Melilla, qui, avec l’autre enclave espagnole de Ceuta, est la seule frontière terrestre de l’UE avec l’Afrique.
Au moins 23 migrants sont morts le lendemain lorsqu’environ 2 000 personnes, dont beaucoup également des Soudanais, ont pris d’assaut les clôtures le long de la frontière. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis des années de tentatives de traversée vers les enclaves.
Les 14 ont été inculpés d’infractions, notamment d’appartenance à un gang d’immigration criminelle et d’insultes aux forces de l’ordre, a déclaré Bouirig.
Omar Naji, du groupe de défense des droits de l’homme AMDH, qui a surveillé le procès, a déclaré que les migrants n’avaient pas tenté de traverser la frontière.
« Pourquoi condamner des migrants dont le seul méfait a été de s’être réfugiés dans une forêt ? Il a demandé.
Un tribunal marocain a condamné le mois dernier 33 migrants à 11 mois de prison pour entrée illégale, tandis qu’un procès séparé de 29 migrants, dont un mineur, se poursuivait.
Selon le groupe de défense des droits espagnol Caminando Fronteras, pas moins de 37 personnes ont perdu la vie dans la tentative de traversée en masse, soit plus que le bilan officiel de 23.
Les Nations Unies, l’Union africaine et des groupes de défense des droits indépendants ont condamné l’usage excessif de la force par le personnel de sécurité marocain et espagnol.